Paul, a young middle-class person in break with his environment, meets a small vegetarians community and tramps who live outdoor…
“La Hongrie a largement contribué à l’histoire de la photographie et de la cinématographie avec ses compatriotes illustres comme les réalisateurs Michael Kurtiz et Alexander Korda, et les photographes André Kertesz et Robert Capa, pour ne parler que de ses émigrés. Après la Deuxième Guerre mondiale, il y eut les directeurs de la photographie Laszlo Kovacs et Vilmos Zsigmond, et le réalisateur-acteur Laszlo Szabo. À ce dernier groupe appartient un autre émigré, beaucoup moins connu, mais qui mérite d’être redécouvert aujourd’hui : le plasticien-cinéaste Diourka Medveczky.
En France, cependant, il se tourna plutôt vers la sculpture et au début des années 1950, il obtint un diplôme dans une école de céramique. À Vallauris, il rencontre Picasso qui le subventionne entre 1952 et 1953. Est-ce le contact avec ce grand maître qui l’a poussé à abandonner l’artisanat pour s’attaquer à la grande sculpture ? En automne 1959, il expose vingt oeuvres en taille directe de pierre dure à la Galerie Rive Gauche. Ses oeuvres révèlent l’influence d’Ossip Zadkine, d’Henri Laurens, et de Jacques Lipchitz. À la même époque, il rencontre l’actrice Bernadette Lafont, déjà au premier plan des affiches de la Nouvelle Vague. C’est le coup de foudre et un grand amour. Peu après, ils se marient, et ils ont eu trois enfants. En 1965, Diourka obtient le Grand Prix du Salon de la jeune sculpture. Comme d’autres artistes à ce moment-là, il veut aussi faire du cinéma et au printemps 1968, il projette son premier court-métrage : Marie et le curé, dans l’exposition Films à la galerie de Claude Givaudan. C’est un film choc attestant d’un talent nouveau et original. Grâce à ce film, Jean-Pierre Léaud réussit à convaincre Mag Bodard de co-produire son seul long-métrage, Paul. D’emblée, Diourka fut reconnu par ses pairs, et pendant le tournage de ce film les Cahiers du cinéma observaient : “Nous aurons à reparler, à propos de ce film, d’un cinéaste dont on peut d’ores et déjà estimer qu’il est l’un des plus importants tournant en France. Malheureusement, malgré son casting de prestige, bien qu’il fût primé deux fois (le Grand prix et le Prix vingt ans) au Festival d’Hyères en 1969 et auréolé par la critique française, Paul n’a jamais été distribué.
En trois ans, entre 1965 et 1968, Diourka Medveckzy crée son oeuvre cinématographique : trois films, deux courts (Marie et le curé, Jeanne et la moto) et un long-métrage (Paul), et puis il quitte la scène aussi brusquement qu’il était apparu pour se retirer à la campagne où il vit toujours. Bernadette Lafont joue dans deux de ses films et elle reconnaît que Diourka, bien avant Jean Eustache, qui d’ailleurs a beaucoup aimé son cinéma, a été le premier à l’utiliser en dehors de son image de vamp comique. Entre le cinéma et les autres arts, on a beaucoup parlé de leurs rapports et échanges, en particulier avec la peinture. Moins connues et moins documentées sont les relations entre la sculpture et le cinéma. En 1965, dans son film à sketch Montparnasse-Levallois, Godard traite de la sculpture à travers un de ses personnages, le sculpteur, Philippe Hiquily qui faisait des actions-sculptures. Mais la vraie préoccupation de Godard était surtout la peinture. S’il a incontestablement réussi à penser le cinéma autrement grâce à la peinture, Medveczky, lui, a réussi à donner au cinéma une sorte de dimension plus tactile.
On peut dire que son style est lapidaire dans les deux sens du terme. D’abord, parce que ses dons pour le cadrage suggèrent son travail de taille avec la pierre. Dans ses plans dépouillés, il enlève tout ce qui est superflu. De surcroît, il a tourné Paul dans les Cévennes et sur l’Île-aux-Moines, où la caméra prend un plaisir évident à montrer la matière brute de sa sculpture, le bois et particulièrement la pierre. Le noir et le blanc de ses images sont traités presque comme des formes sculpturales. Son cinéma est également lapidaire car laconique. Ici, on est bien loin de la logorrhée de la Nouvelle Vague. Cette absence de la parole renforce la matérialité des choses. Le cinéma de Medveckzy anticipe le rejet de la parole que fait Philippe Garrel dans Le Révélateur, suite à l’échec de mai 68. Comme Garrel, Medveczky fait du cinéma une prophétie. Est-ce pour cette raison qu’il a une telle prédilection pour les plans au-dessus de la tête ? Est-ce le point de vue de l’omniscience ?” (Sally Shafto)
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